“Lorsque l’on est consultant dans le domaine social ou environnemental, il faut avoir un raisonnement un peu militant” Pauline Pigott, Consultante Senior chez GROUPE SOS Consulting
Pauline Pigott, experte en stratégie de développement durable, met ses compétences et son engagement au service des clients qui souhaitent construire des modèles plus vertueux. Elle revient sur son parcours et nous partage sa vision du conseil chez GROUPE SOS Consulting, l’activité de conseil transversale du GROUPE SOS qui valorise l’ensemble des expertises et compétences développées par le GROUPE SOS.
Quel est ton parcours et comment as-tu été amenée à aujourd’hui t’intéresser aux enjeux de développement durable ?
Pendant mes études à Sciences Po, j’ai effectué un échange d’un an en Tasmanie. C’est au cours de cette année que ma conscience environnementale s’est développée. J’y ai connu mes premiers engagements associatifs dans une ONG de lutte contre la déforestation. Ce premier contact avec l’activisme écologique, à 19 ans, a été déterminant pour le reste de ma carrière. Convaincue que je voulais œuvrer en faveur de l’environnement, j’ai complété ma formation avec un Master en Affaires Publiques à Sciences Po Paris et un Master de sciences environnementales à University College London (UCL). J’ai ensuite rejoint Deloitte Développement Durable, ce qui m’a donné l’opportunité de travailler sur des cas concrets de transformation stratégique des entreprises, et asseoir mon expertise en matière d’économie circulaire. Lorsque j’ai rejoint GROUPE SOS Consulting il y a plus d’un an, j’ai été ravie d’élargir le périmètre de mes missions à d’autres sujets plus « sociaux » tels que l’insertion par l’activité économique, l’accès à l’éducation, l’égalité des genres, entre autres ; et de contribuer au lancement d’un cabinet qui se développe comme une startup !
Pour toi, qu’est-ce que le consulting au service de l’intérêt général ?
La première attente d’un client, c’est la livraison de projets qui fonctionnent. Il y a donc des compétences de base en conseil à avoir, à savoir cerner des attentes, gérer un projet et une équipe tout en gardant à l’esprit l’exigence de qualité, et s’adapter à la temporalité de la mission. A mon sens, c’est mon premier rôle ! Le deuxième rôle, qui va au-delà du projet, c’est travailler avec nos clients à ce que la résolution de leurs problématiques environnementales et/ou sociales s’inscrivent dans un périmètre plus large que leur domaine d’activité. Je pense que lorsque l’on est consultant dans le domaine social ou environnemental, il faut avoir un raisonnement un peu militant. Il faut démontrer à l’entreprise qu’en faisant un pas de plus vers davantage de responsabilité, elle sauvegarde sa capacité à opérer dans le temps car elle contribue in fine à décarboner ses activités et préserver les ressources. Les grandes entreprises les plus polluantes doivent bien sûr ouvrir la voie et accompagner le reste de leur secteur à adopter des modèles d’affaires plus sobres, partager leurs connaissances et leurs pratiques en la matière, et faire évoluer toute leur chaîne de valeur.
Chez GROUPE SOS Consulting, j’accompagne par exemple un acteur leader de la location, dont le modèle est donc vertueux per se, à faire de sa démarche de développement durable un véritable aiguillon de sa stratégie, mais surtout à diffuser de bonnes pratiques pour faire évoluer l’ensemble de ses partenaires, clients et fournisseurs compris.
Comment accompagner au mieux la transformation des modèles des structures ?
Il y a plusieurs enjeux : le premier selon moi, c’est de diagnostiquer et mesurer. Un modèle ne se transforme que lorsque l’on a compris ce qui n’allait pas. Pour transformer un modèle et le rendre plus vertueux, il faut déjà détecter, dans les rouages, où se trouve le problème. Le second enjeu, c’est de réussir à transformer son modèle en surveillant les effets rebond pour les éviter et donc minimiser certains impacts négatifs qui pourraient découler de la modification de la chaîne de valeur d’une entreprise. Bien gérer l’effet rebond, c’est s’assurer que chaque action réalisée par l’entreprise, l’individu, est intégrée dans un système global interdépendant, et que cette action ne le déséquilibre pas. Ce parti-pris, qui m’est cher, induit forcément une transformation douce des modèles, mais qui est aussi à mon sens plus pérenne.