“L’entrepreneuriat social est plus un état d’esprit qu’un statut d’entreprise ou d’organisation” Damien Héron, Consultant Senior, GROUPE SOS Consulting

GROUPE SOS Consulting
4 min readJun 8, 2021

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Chez GROUPE SOS Consulting, Damien Héron accompagne principalement les organisations du secteur non-lucratif. Il les aide notamment dans la transformation de leurs modèles et insuffle chez elles un esprit entrepreneurial pour les aider à maximiser leur impact économique, social et environnemental. Au sein de GROUPE SOS Consulting, il a co-construit, en lien avec La Croix Rouge française, l’offre “Mesurez votre impact”, première offre d’évaluation d’impact social conçue par et pour les acteurs de terrain.

Quel est ton parcours et d’où te vient cet intérêt pour le secteur non lucratif ?

Lors de mes études à l’ESSEC, j’ai effectué mon premier stage dans une ONG de développement international, l’IECD (Institut européen de coopération et de développement). Cette expérience m’a amené à me questionner sur le concept d’entrepreneuriat social. Un questionnement qui ne m’a jamais quitté car l’ensemble de mon parcours s’est construit autour de la notion d’impact social, sous divers prismes. Au sein de la direction du développement durable de BNP Paribas tout d’abord, avec une approche de l’entrepreneuriat social assez institutionnelle, liée aux aspects de financement. J’ai ensuite travaillé pour la branche internationale du Secours Catholique, en parallèle d’un second diplôme de géopolitique appliquée au champ du développement et de l’humanitaire. Puis à travers plusieurs expériences au Caire, pour le programme alimentaire mondial de l’ONU, et à San Francisco, pour le développement d’un programme d’éducation à la santé au sein d’une petite entreprise sociale Child Family Health International. C’est fort de ce parcours éclectique et des différentes façons de considérer l’impact social que j’ai rejoint GROUPE SOS Consulting. Pour moi, l’enjeu est de permettre au secteur de l’ESS de faire face aux contraintes d’accès au financement en les aidant à saisir de nouvelles opportunités et identifier de nouvelles ressources. C’est là qu’intervient la notion d’entrepreneuriat social, qui à mon sens est plus un état d’esprit qu’un statut d’entreprise ou d’organisation. Il s’agit d’entreprendre, non plus dans une optique de maximisation du profit, mais pour répondre à un besoin social auquel ni l’Etat, ni le marché n’apporte de réponse satisfaisante.

Pour toi, qu’est-ce que le consulting au service de l’intérêt général ?

Etre consultant dans le secteur non lucratif implique selon moi d’avoir systématiquement à l’esprit deux volets intrinsèquement liés : la pérennité financière de l’organisation et son impact social. C’est sans doute présomptueux de dire ça comme ça, mais je pense que notre métier est encore plus complexe que le conseil classique car nous devons toujours accompagner nos clients sur ces deux volets, ce qui ne va pas sans poser des questions d’arbitrage entre pérennité financière et impact social. Mon rôle est précisément d’aider les organisations que j’accompagne à faire face à ces questions, en les aidant à capitaliser sur leur savoir-faire pour développer des modèles économiques pérennes. Il ne faut cependant jamais perdre de vue les histoires humaines qu’il y a derrière ces structures. L’objectif, in fine, est bien de trouver un équilibre financier qui permette de préserver les activités essentielles des associations construites pour répondre aux besoins des bénéficiaires. J’ai par exemple travaillé pour une association pionnière dans l’éducation à l’alimentation des seniors dont le modèle économique se base aujourd’hui principalement sur des subventions publiques. Notre mission était donc d’établir un diagnostic des différents atouts de la structure et d’identifier ceux qui pouvaient lui permettre de générer des revenus pour pérenniser son activité sociale classique et garantir la gratuité des activités pour les personnes âgées qui y prennent part.

Comment abordes-tu le conseil aux organisations ?

Selon moi, il y a un degré de complexité supérieur, puisque les dimensions économiques et sociales vont de pair. Côté impact social, il faut aller assez loin dans l’acculturation au mode de pensée et à l’histoire des structures avec lesquelles nous travaillons et aussi dans la rencontre avec les personnes qui les font vivre. Il s’agit alors d’abord et avant tout d’être à leur écoute, et à chaque fois, de se mettre à leur place, sans se laisser emporter par l’émotion devant des situations humaines parfois éprouvantes. Cela permet de garder un œil objectif vis-à-vis de l’impact social que l’on cherche à accompagner, mesurer ou à mettre en perspective.

Avec La Croix Rouge française, GROUPE SOS Consulting a lancé une offre d’évaluation d’impact social dédiée aux acteurs de l’ESS. Peux-tu revenir sur ce partenariat ?

C’est pour faire bénéficier les structures de l’ESS de leur expérience et de leur expertise, et accompagner la montée en compétence du secteur sur le champ de la mesure d’impact social, que la Croix-Rouge française et GROUPE SOS Consulting ont décidé d’unir leurs forces et combiner leurs efforts, pour proposer une offre d’accompagnement commune. Cette offre est fondée sur la transmission de savoir-faire, la mise en pratique et l’outillage méthodologique des structures accompagnées. Connaître et maîtriser son impact social est devenu un enjeu incontournable pour cet écosystème. Et notre ambition est forte : nous voulons que d’ici 5 ans, un maximum d’organisations de l’ESS soient dotés d’une démarche d’évaluation d’impact efficace et adaptée à leurs besoins.

Quelles perspectives pour le secteur du non-lucratif ?

Aujourd’hui, les structures du secteur non-lucratif prennent leur essor et gagnent nettement en visibilité. La culture entrepreneuriale qu’adoptent progressivement ces organisations leur permet de gagner en indépendance. Il me semble cependant évident qu’il restera toujours dans le champ des actions sociales certaines structures qui ne pourront jamais fonctionner sur un modèle de type entrepreneuriat social et qui devront continuer à bénéficier du support de l’Etat. L’Etat garde donc une place de choix même si un mouvement de toute la société se dessine pour le partage de la charge de l’intérêt général entre les pouvoirs publics, les associations, les entreprises privées, les initiatives individuelles … Personnellement, j’affectionne particulièrement les coopérations à taille humaine, ancrés dans les territoires, et j’y vois une tendance de fond. C’est souvent à cette échelle que naissent les innovations les plus belles.

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Written by GROUPE SOS Consulting

GROUPE SOS Consulting est l’activité de conseil transversale du GROUPE SOS, intervenant dans les champs sociaux et environnementaux.

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